COVID-19: Impacts sur la santé mentale

Plusieurs facteurs en lien avec la pandémie peuvent influencer l’humeur, le moral, le niveau de stress, le sommeil et la capacité de fonctionnement de chacun. Les personnes déjà aux prises avec un problème de santé mentale, un trouble cognitif ou un problème d’isolement, comme certaines personnes âgées par exemple, sont d’autant plus vulnérables dans ces circonstances.

Les périodes d’isolation prescrites par les directives de santé publique, les périodes de confinement vécues ou encore le manque de contact humain dans certains cas, peuvent être sources de mal être ou de sentiment de tristesse, de dépression ou de colère. Les mesures qui doivent être appliquées, les changements que la pandémie entraîne dans la vie des gens (par exemple au niveau de la perte d’emploi ou du télétravail) ou encore l’incertitude engendrée par ce genre de situation, peuvent aussi être une source de stress et d’anxiété.

Ces symptômes, ou manifestations, reliés au stress ou aux fluctuations de l’humeur, sont normaux dans un contexte de pandémie. Chacun doit souvent s’adapter très rapidement à de nouvelles directives ou à des revirements de situations, ce qui entraîne invariablement son lot d’émotions, de remises en question ou de frustrations.

Pour s’adapter à ce type de situation, il est recommandé de s’informer à des sources fiables, afin de savoir à quoi s’en tenir, tout en évitant de se « surinformer » (par exemple en écoutant les nouvelles en boucle ou en visitant de multiples plateformes d’information en continu). Ensuite, il est essentiel de ne pas nier, éviter ou fuir les émotions que la situation suscite ; il faut les reconnaître et apprendre à prendre soin de soi, ce qui peut se manifester de différentes manières. Par exemple, le fait de prendre du temps pour faire une activité qui apporte du plaisir ou qui permet de s’exprimer (sortir la guitare du garde-robe ou le panier à tricot), de rester en contact avec les gens qui sont importants et qui nous font du bien, d’établir une bonne routine de vie (incluant l’alimentation, l’activité physique et le sommeil), de pratiquer la méditation, etc.

En ce qui a trait au télétravail, il est important pour le mental de faire une coupure entre le travail et la maison ; par exemple en dédiant un coin pour le travail, en s’habillant pour travailler (le mou n’est pas aidant à long terme !), en prenant de vraies pauses pour marcher ou manger une collation (et non vider le lave-vaisselle ou plier la brassée de lavage qui attend dans le panier), etc. Il faut trouver une façon de « couper » entre les deux mondes, en remplacement du temps de voyagement qui facilitait cette transition.

Puis, au besoin, il faut aller chercher de l’aide, surtout en présence de symptômes plus inquiétants de dépression ou d’un trouble anxieux, ou encore lorsque ceux-ci persistent et s’aggravent. Il est primordial de ne pas attendre d’être « au bout du rouleau », que la situation devienne intolérable ou que l’on développe des idées suicidaires. Aller chercher de l’aide, c’est un signe de courage, de sagesse et de compassion envers soi-même. Plus tôt les démarches sont entamées, mieux c’est ; on n’attend pas que la voiture manque d’essence et tombe en panne pour passer à la station service !

Il est possible de contacter le 811 pour de l’aide dans ces situations, via l’Info-Social. Il est aussi possible de contacter son professionnel de la santé (médecin, infirmière praticienne spécialisée, infirmière, travailleur social ou psychologue, entre autres) ou une clinique médicale pour obtenir une évaluation plus approfondie et le soutien nécessaire. Au besoin, ces personnes pourront référer le patient à des ressources appropriées, comme un autre professionnel (par exemple si une évaluation médicale ou spécialisée est requise, ou si un suivi psychologique est recommandé), ou des groupes ou organismes de soutien, ou encore proposer un plan de traitement et de suivi, selon la situation.

Par ailleurs, les deuils vécus en temps de pandémie, qu’ils soient dus à la COVID-19, à une autre maladie ou à un accident, peuvent être particulièrement difficiles. Il est souvent ardu d’être physiquement auprès de ses proches en fin de vie ou de les accompagner, et les circonstances entourant les décès sont donc parfois plus difficiles. Il existe des ressources spécifiques qui peuvent venir en aide dans le cas de deuils compliqués ou difficiles. De plus, il ne faut pas oublier les autres types de deuils : la perte d’un emploi, l’annulation de certaines activités (comme les plans de voyages, les activités communautaires, sportives ou culturelles, etc) ou encore la diminution ou la perte de contact physique avec ses proches.

Le message clé à retenir ici est le suivant : il est normal de vivre une période mouvementée dans un contexte de pandémie ; il s’agit d’une situation non attendue, qui perturbe la vie de tous. Heureusement, l’être humain est généralement en mesure de s’adapter à des situations difficiles ou hostiles. Toutefois, en cas de détresse psychologique, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.

Texte écrit en collaboration avec Julie Kathleen Campbell, M.Ps., psychologue

Sources et références

https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/coronavirus-2019/prendre-soin-sante-mentale/ (une liste détaillée des ressources d’aide est disponible en ligne)

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